Die Tageszeitung 'Le Monde' erklärt ihren Lesern das Naturphänomen im Detail, schaut mal rein:
Les grandes marées, un phénomène astronomique exceptionnel
Le Monde.fr | 21.03.2015 à 11h32 • Mis à jour le 21.03.2015 à 11h41|Par Hervé Morin
C'est un spectacle majeur qui se déroule samedi 21 mars : des marées exceptionnelles dont la plus grande, d'un coefficient de 119, sera haute à Brest en fin d'après-midi, et un peu plus tard sur le reste des côtes françaises.
Ce phénomène, comme l'éclipse partielle du Soleil de vendredi, résulte d'une même conjonction astronomique : l'alignement de la Terre, de la Lune et du Soleil, à un moment où la distance entre ces astres est minimale.
C’est là une des clés de la force de la marée, car « elle est inversement proportionnelle au cube de la distance entre ces astres », explique Patrick Rocher, astronome à l’Institut de mécanique céleste et de calcul des éphémérides (IMCCE) à Paris. Il a calculé qu’au cours du XXIe siècle, les éclipses de Lune et de Soleil qui auront lieu au moment de l’équinoxe seront elles aussi corrélées à de très fortes marées – « même si à l’inverse, une des plus fortes marées ne sera pas corrélée à une éclipse ».
Ce recensement rappelle au passage que, pour assister à la véritable « marée du siècle », avec un coefficient de 120 – le maximum théorique –, il faudra attendre le 23 mars 2073.
La dernière marée d’un coefficient de 119 avait en effet eu lieu en 1997, suivant un cycle astronomique de 18 ans, le saros, qui conditionne le retour à une conjonction des astres quasi identique. Ainsi, les prochaines marées de 119 interviendront au mois de mars en 2033 et 2051, les suivantes survenant ou non conformément à ce cycle.
Pour observer cette très grande marée, il faudra prendre des précautions, souligne Nicolas Weber, ingénieur au Service océanographique et hydrographique de la marine (SHOM) : « Ce sera un beau spectacle, mais il faudra être prudent. Ne pas aller trop loin sur l’estran pour voir le fameux rocher qui ne se découvre que tous les 18 ans, par exemple. »
Montres et baromètres
En France, c’est dans la baie du Mont-Saint-Michel que la marée sera la plus impressionnante. Le marnage, c’est-à-dire la différence de hauteur entre marées basse et haute, y sera de 14,15 m, soit 10 de plus qu’en mortes eaux. Seule la baie de Fundy, au Canada, où le marnage peut atteindre 16 m, offre mieux.
« Par coefficient de 119, le marnage n’est que de 6 à 7 mètres à Brest, indique Nicolas Weber. Ce qui fait la différence, dans la baie du Mont-Saint-Michel, c’est qu’elle est ouverte, que son fond est plat, et que l’onde réfléchie sur le Cotentin s’additionne à la marée incidente. » Dans la mesure où il y a toujours globalement six heures entre pleine et basse mer, la masse d’eau recule mais avance aussi bien plus vite qu’habituellement.
Même si le galop d’un cheval ne sera pas atteint, il est alors facile d’être surpris par l’onde, ou des courants de marée très forts, comme par exemple à l’entrée du golfe du Morbihan, où celui dit de la jument sera déchaîné.
« Le risque peut encore être amplifié par la météo, souligne Nicolas Weber. Le vent peut grossir la houle, et la pression atmosphérique joue sur le niveau de l’eau. Une baisse de 10 hectopascals se traduit par une montée de l’eau de 10 cm. » Ce sont ces facteurs aggravants qui expliquent par exemple l’impact de la tempête Xynthia (2010), survenue alors que le coefficient de marée était de 105 seulement. A l’inverse, en cas de haute pression, la mer devrait « déchaler » encore plus loin et dévoiler des zones de pêche à pied inexplorées : la tentation pour les amateurs de coquillages et crustacés pourrait alors accroître le danger à la bascule de la marée. Il importera donc de surveiller montres et baromètres.
Le calcul de la marée, liée à la course des astres, est en principe une science achevée. « Dans les faits, il faut tenir compte de paramètres locaux, comme la bathymétrie, le trait de côte, la présence de rivières, etc. Au total, 143 paramètres qu’on ne peut déduire que par l’observation », rappelle Nicolas Weber. Cet environnement est changeant, notamment en raison de l’élévation du niveau de la mer lié au réchauffement. « La théorie est connue. La pratique, il faut la faire évoluer en permanence, souligne l’ingénieur. C’est un perpétuel recommencement. »
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